4 SCPI de La Française baissent leur prix au 01/01/2025

Si vous avez raté l’info d’hier (avec tous les « bonne année » qui pleuvaient !), sachez que La Française a annoncé une grosse mauvaise nouvelle : les prix de parts de 4 de leurs SCPI ont été revus à la baisse, et pas qu’un peu. Voici les chiffres :

  • Crédit Mutuel Pierre 1 : -18,87 %
  • LF Grand Paris : -14,51 %
  • Épargne Foncière : -19,76 %
  • Sélectinvest 1 : -17,19 %

C’est effectif depuis le 1er janvier 2025. Si vous êtes déjà investisseur ou que vous vous intéressez aux SCPI, ça vaut le coup de jeter un œil.

:point_right: Lien vers la source : Voir l’article

2 « J'aime »

LF Grand Paris avait déjà eu une baisse au 1er septembre 2024, en 3 mois cela fait une baisse de 30% :confused:

Ça fait mal…
Pour la SCPI lf grand paris, le prix de part va baisser de plus de 30% en tout, bravo à la française pour cette bonne gestion…
La SCPI lf europimmo non citée ici organise une AG exceptionnelle et ne fait aucune communication. Est ce que louve invest a des infos sur le sujet ?
Après une baisse de part de 10% l’année dernière, je suppose que ça sent pas bon.

1 « J'aime »

Bonjour,

Je n’ai rien reçu du service Associés. Premier point positif.

Je relis avec délice le bulletin trimestriel du Q3 (donc le dernier) qui insiste sur le fait que le prix de la part sur la base des valeurs au 30 juin n’est pas menacée. « La valeur de réalisation est en baisse de 7,1 % mais ne remet pas en
cause le prix de la part qui reste inchangé et se positionne désormais
à 6,0 % au-dessus de la nouvelle valeur de reconstitution. » Evidemment on devine que cela devient tendu et on imagine une possible baisse mais pas une purge de 20% (je sais qu’il y a pire!). Deuxième point positif.

Je ne suis pas concerné car associé depuis 2014 mais ont ils prévu de dédommager les souscriptions du Q4 qui ont été faites sur la base de ce « mensonge » en connaissance de cause ? Evidemment non mais bien plus que limite comme pratique. Troisième point positif.

Pourquoi continue t-on à dire que la SCPI est un placement de long terme qui s’apprécie sur une détention d’au moins 8 ans ? Sur mes investissements de 2013/14 je perds en moyenne 10% (Epargne Foncière, PF02, Rivoli…). Il faut un horizon de 20 ans pour ne pas sortir perdant. Donc à revoir et encore plus sur les simulations (je ne parle pas de Louve) qui introduisent une revalorisation des parts et des loyers pour évaluer le levier quand les achats sont faits à crédit. En dehors de préparer des revenus pour ma retraites, ces placements ont un TRI catastrophique et en total décalage avec le profil de risque supposé de cette classe d’actif. Et je ne parle pas de ceux qui ont acheté sur les plus hauts. Quatrième point positif.

Je ne doute pas que ces grandes maisons continueront à lancer de nouveau véhicules pour collecter et faire des commissions tout en laissant les anciens véhicules à leur destin. Les perspectives de redressement sont très faibles. Cinquième point positif.

3 « J'aime »

Je vous rejoins sur l’ensemble des points évoqués, la déception est légitime.

Plusieurs observations sur les 4 SCPI de la FRANCAISE REM ayant baissé leur prix de part :

  • la moyenne de baisse s’élève à - 18,96 % pour ces 4 SCPI entre 2015 et 2025.

  • les nouveaux prix de part ont été fixés bien en dessous de la dernière valeur de reconstitution connue en septembre 2024, ce qui amplifie la baisse. La stratégie est probablement double : dissuader les sortants et relancer la collecte.

  • il s’agit principalement de SCPI de bureau, dont 2 majoritairement en région parisienne.

  • il s’agit de SCPI avec un ratio d’endettement très élevé avec une moyenne de 27,04 %. L’effet de levier amplifie la baisse enregistrée sur la valeur du patrimoine.

Si on en revient aux fondamentaux de l’investissement en immobilier.

Celui qui souhaite s’exposer à l’immobilier a 3 choix :

  1. investir directement en acquérant un bien immobilier. Mais un immeuble est par nature illiquide, non diversifié et nécessite une gestion quotidienne.

  2. acheter des actions d’une société immobilière cotée en bourse. La foncière cotée est liquide mais cette liquidité entraîne une volatilité à court terme et une forte corrélation avec les marchés actions, ce qui porte atteinte aux avantages de la diversification.

  3. investir dans une SCPI. Le fond public non coté vise à suivre une « troisième voie » en trouvant un équilibre entre liquidité et décorrélation aux marchés actions.

La fréquence de valorisation des actifs (deux fois par an) joue un rôle sur la perception du risque.

Alors que le cours de bourse des foncières cotées est lissé du fait de la cotation en continu, la fixation du prix des parts de SCPI se fait de manière sporadique.

Il s’en suit de longues périodes, sans correction, qui favorise insidieusement et de façon fallacieuse les SCPI en leur donnant l’apparence de fonds monétaires surperformants.

Puis, lorsque des corrections sont enregistrées, l’effet de surprise est amplifié et la panique maximale.

Pourtant, à long terme, la valorisation des SCPI est concomitante avec celle des actifs physiques immobiliers sous-jacents.

Si l’immobilier de bureau baisse, les SCPI de bureau baissent.

Sur la période 2015-2025, l’etf ishares global reit (REET) qui investit dans les 339 plus grandes foncières du monde, par taille de capitalisation, fait - 5 %.

Les 4 SCPI de la FRANCAISE REIM font beaucoup moins bien (- 18,96 %), mais il s’agit des mauvais élèves de la classe.

Il s’agit, aussi et surtout, de SCPI ayant surcollecté en haut de cycle.

J’ignore quel était le poids des institutionnels au capital de ces SCPI mais, d’une façon générale, les retraits massifs en période de crise ne font qu’accentuer la volatilité et la baisse au détriment de ceux qui restent (ou sont bloqués).

Plutôt que d’acheter en creux de marché et reluer les valorisations existantes, les SCPI sont alors obligées de vendre au pire moment, entraînant une spirale négative.

Depuis une ordonnance de juillet 2024, les SCPI peuvent désormais émettre 2 catégories de parts distinctes : l’une réservée aux investisseurs particuliers (parts A), l’autre aux investisseurs institutionnels (parts B). La collecte des particuliers (parts A) alimente exclusivement la demande de retrait des particuliers, tandis que la collecte des institutionnels (parts B) alimente exclusivement la demande de retrait des institutionnels.

Cette compartimentation entre particuliers et institutionnels est une bonne chose car elle permet de réduire la volatilité du fonds en période de crise, en limitant les effets indésirables d’une emprise trop importante des institutionnels au capital.

J’ignore si cette nouveauté est déjà mise en oeuvre, mais d’autres pistes d’améliorations me semblent intéressantes :

:black_small_square:︎ Plutôt que de traiter les demandes de retraits par ordre d’arrivée, avec la règle « du premier arrivé, premier servi », ne serait-il pas plus équitable d’appliquer une limite trimestrielle sur les rachats par associé (5 % par exemple), afin d’atténuer le risque de « bank run » ? Dans ce système de régulation des flux sortants, chaque associé serait alors assuré de pouvoir racheter une part égale de son investissement, à tout moment pendant le trimestre en cours.

:black_small_square:︎ Quitte à créer plusieurs catégories de parts, pourquoi ne pas renforcer la stabilité du capital et la liquidité en récompensant les associés les plus fidèles ? Au fil des années, tous les 5 ans par exemple, les parts de catégorie A détenues par l’associé seraient converties en parts de catégorie B, puis en parts de catégories C, etc. A chaque catégorie de parts correspondrait une tarification de frais différente, décroissante au fil du temps.

2 « J'aime »

Merci @kolbet pour cette réponse détaillée (cela donne des clefs de compréhension).
Vos interventions sont très souvent intéressantes que ce soit ici ou sur linkedin.

1 « J'aime »

Bonne année à tous, merci @kolbet pour cette analyse

Je suis curieux de votre avis sur 2 points de reflexion :

  • « Accord de principe » à valider en AG pour la société de gestion de caper la collecte en cas de moindres opportunités cibles (ex scpi reason qui s’est exprimée récemment)
  • Évolution des textes vers une possibilité d’une forme de buyback à voter en AG lors de périodes plus ou moins opportunistes comme l’époque actuelle.
    En constituant un fonds de réserves pour racheter et annuler des parts sortantes et une revalorisation connexe de valeur des parts.

Je concède bien que cela amènerait une forme de volatilité, mais on gagnerait en agilité de gestion en cas de crise. De même, les investisseurs de long terme (qui ne sont pas non plus en phase de consommation du capital) pourrait bénéficier d’une gratification améliorée vis à vis du risque court-terme.

Sur le fait de limiter la collecte temporairement, je suis favorable dans la mesure où toutes les périodes et/ou secteurs ne représentent pas toujours une opportunité relutive ou bénéfique au portefeuille.
Patience vaut mieux que précipitation pour un retour sur investissements appréciable

1 « J'aime »

Bonne année à tous et merci pour vos messages sympathiques !

Même si elles existent depuis les années 60, les SCPI évoluent et toutes les pistes de réflexion visant à renforcer leur attrait sont intéressantes.

Pour l’investisseur immobilier, l’attrait principal des SCPI est l’équilibre entre la liquidité des parts et la stabilité des valeurs, par rapport aux deux autres choix qui s’offrent à lui, à savoir l’achat en direct d’un bien immobilier (faible liquidité ) et l’achat de sociétés foncières cotées en bourse (volatiles).

Le sujet de la maîtrise des flux de collecte est central car il existe un risque naturel de désalignement des intérêts entre la société de gestion et la SCPI. Que la société de gestion s’engage, par principe, à limiter la collecte si besoin, pour ne pas diluer un niveau de performance prédéfini va dans le bon sens ! Promettre de ne pas reproduire les erreurs du passé c’est bien, être obligé de tenir sa promesse c’est mieux.

Pour l’idée du buyback je suis plus dubitatif. En bourse, la juste valeur peut s’éloigner très fortement du cours de bourse. Lorsque le cours de bourse est fortement décoté par rapport à la juste valeur, il est alors intéressant pour l’entreprise et les actionnaires de racheter des actions pour les annuler. Mais avec les SCPI, le prix de part ne peut pas être décoté de plus de 10% par rapport à la valeur de reconstitution (fourchette réglementaire).

Enfin, l’idée de constituer une réserve de trésorerie pose le même souci que le RAN.
Contrairement à une société en bourse (hors SIIC), la SCPI est fiscalement transparente. Si la réserve représente une quote-part importante du résultat, elle peut conduire à une incompréhension voire une frustration légitime des associés qui auront à payer des impôts plus élevés qu’escomptés.

Il est effectivement difficile à admettre qu’il faille payer un impôt sur des revenus (fonciers ou financiers) qui n’ont pas été distribués et mis en réserve.

Il est aussi difficile à admettre de payer un impôt sur des revenus qui bénéficieront ultérieurement autant à soi-même qu’aux futurs associés qui, eux, n’auront pas été taxés.

3 « J'aime »

Merci, clair et précis.
Je n’avais pas pris en compte cet aspect comptable et par conséquent aussi fiscal.

La SCPI est un bon véhicule d’investissement, selon profils, je pense que le cadre doit continuer à évoluer.

1 « J'aime »

Je suis favorable à ces deux propositions ainsi qu’à l’usage rendu possible par l’ordonnance de juillet 2024 de deux catégories de parts selon qu’il s’agisse de particuliers/SCI ou d’institutionnels. En revanche, s’agissant de la limite en cas de période tendue, compliqué d’imaginer devoir attendre 20 ans (exercice très théorique) pour vendre 100% de sa position. Si particuliers et institutionnels étaient séparés, cette limite aurait sans doute moins d’intérêt!

1 « J'aime »

Je demande à voir à l’épreuve des faits comment la SCPI Reason mettra en application cette « discipline » qui va à l’encontre de son intérêt naturel à générer du flux… Je suis sceptique !

Au moins semblent-ils avoir indiqué qu’ils y étaient prêts. Linaclub paraît aller dans le même sens.

Oui, je suis sceptique aussi. Il faudrait que les gérants, qui communiquent de plus en plus, tiennent leur parole (et que les investisseurs aient de la mémoire pour sanctionner quand il le faudrait).

@Louve n’y t-il pas un problème avec les valorisations appliquées suite aux baisses ? Mes parts de Epargnes Foncières ne sont pas valorisées à 670€ (ce qui me fait déjà mal!!) mais à 530€…?

Bonjour, il semble effectivement y avoir eu une confusion avec Selectinvest 1 qui est elle passée à 530€. C’est corrigé, merci de votre vigilance !

2 « J'aime »

Je lis aujourd’hui la lettre du T4 d’Epargne Foncière. J’ai un peu de mal à comprendre comment on peut prétendre avoir un TRI de 3,65% sur 5 ans quand la valeur vient de dévisser de 19,8%. Au 1er janvier 2020 la valeur de souscription était de 810€. Aujourd’hui 670€. Avec des revenus moyens annuels de 37€ on se retrouve avec 185€ de revenus et 140€ de pertes de valeur. Donc 45€ pour un investissement de 810€ ça fait 3,65% ?! Quelle partie de la méthode m’échappe ? Merci!