Dans sa dernière interview (YouTube finary talk du 28/11/2024), Frédéric PUZIN, PDG de CORUM, aborde le sujet des SCPI sans frais de souscription.
D’après lui, le modèle est dangereux parce que la promesse faite au client est fallacieuse.
Dans une SCPI avec frais de souscription 5%. Le client paye 100. La société de gestion prélève 5 et investit 95. La valeur de retrait est fixée à 95. Tout va bien.
Dans une SCPI sans frais de souscription. Le client paye 100. La société remplace les frais de souscription par une commission d’investissement sur actifs de 5%. Elle prélève 5 et investit 95. La valeur de retrait reste fixée à 100. Il en résulte un différentiel de -5 entre la valeur de retrait et la valeur vénale des actifs sous gestion.
Autrement dit, dans l’hypothèse où la SCPI sans frais de souscription serait liquidée, la promesse de rendre 100 à l’ensemble des clients ne pourrait pas être tenue.
Ou encore, dans l’hypothèse où un ou plusieurs clients décideraient de sortir et récupèreraient 100, le différentiel de -5 serait, en réalité, supporté par ceux qui restent (dilution).
Mais quelque chose m’échappe.
Pour les SCPI sans frais de souscription, la valeur de retrait est = au prix de souscription, qui lui même est déterminé, dans une fourchette de +10/-10%, en fonction de la valeur de reconstitution.
La valeur de reconstitution correspond à la valeur vénale des actifs (valeur de réalisation) + les frais et droits liés à la reconstitution de la SCPI.
Les frais et droits liés à la reconstitution de la SCPI incluent l’ensemble des coûts nécessaires pour reconstituer la SCPI.
Ces frais englobent donc aussi bien les commissions de souscription que les commissions d’investissement.
À l’inverse des commissions de souscription, les commissions d’investissement ne sont pas déduites du prix de retrait, ce qui semble poser problème.
Mais les frais de notaire, droits de mutation et éventuelles commissions de brokers ne sont pas, non plus, déduits du prix de retrait ?
Au bout du compte, frais de souscription ou pas, l’indicateur le plus important pour l’investisseur n’est-il pas de comparer le prix de souscription à la valeur de reconstitution afin de déterminer l’existence d’une éventuelle décote ou surcote ?
Frederic PUZIN n’essaye-t-il pas de noyer le poisson dans l’eau ? Corum XL, avec frais de souscription, est en surcote de 4,95%. Iroko Zen, sans frais de souscription, est en décote de 3,78%…